Dans les pas d’un photographe animalier
Pendant le mois d’avril 2021, j’ai suivi le photographe animalier Antonin Charbouillot dans son quotidien. J’étais en stage avec lui afin de l’aider sur des thématiques de communication et de relation presse. Cette mission professionnelle est rapidement devenu bien plus. Ce fût une expérience marquante !
Prologue
Antonin Charbouillot est un photographe animalier et explorateur du grand nord. Son travail s’axe autour de la relation entre l’homme et la nature. Nous nous sommes rencontré en juillet 2020, lors de ma traversée de la France en roller réalisée avec mon amie Justine Andres. Lors de cette aventure nous cherchions tous les soirs à faire des rencontres et Antonin nous a accueilli chez ses parents pendant trois jours.
Il nous a fait visiter sa région et nous l’avons accompagné lors d’un affût. Quelques jours plus tôt, il avait aperçu une famille de renard et il pensait avoir découvert leur terrier. Finalement, après plusieurs face au terrier rien n’est apparu. Mais les heures que nous avons passé camouflés contre un tronc d’arbre ont été l’occasion de faire connaissance.
Partie 1 : Les vignes en feu
Quelques mois après notre rencontre, lorsque j’ai proposé à Antonin de l’aider à développer sa communication il a immédiatement accepté. À mon arrivée en Bourgogne, un événement imprévu constituait un bon prétexte pour sortir nos appareils photos et faire couler de l’encre.
Durant ma première nuit chez Antonin, en Bourgogne, les propriétaires de certains vignobles bourguignons allumaient de grandes bougies pour protéger les jeunes bourgeons de leurs pieds de vigne du givre. Cette pratique est courante lors des gelés tardives au début du printemps mais cette année le nombre de bougies installées était particulièrement impressionnant. Du milieu de la nuit à l’aube, des groupes de travailleurs équipés de chalumeaux et lampes frontales s’agglutinaient dans les rangées de vignes et allumaient sans relâche des bougies pour protéger les bourgeons et tenter de sauver les récoltes. La cire brûlée formait une immense nappe de fumée qui enveloppait les domaines viticoles implantés au Sud de Beaune. Cette couche protectrice faisait remonter les Celsius et protègaient les vignes du gel durant la nuit. Malgré cela, de nombreux propriétaires de domaines viticoles présents sur place nous ont confié que des dégâts étaient déjà notables.
Antonin et moi avons passé deux nuits successives dans les vignes, au milieux des flammes. Nous avons chacun réalisé un reportage photo. Le magazine OutdoorGo, au sein duquel je travaille, à publié mon reportage photo et le journal Le Bien Public a partagé celui d’Antonin.
Partie 2 : La recherche du hibou grand-duc
Les jours suivants étaient plus calmes et nous ont permis de nous consacrer à la recherche du hibou grand-duc. Un hibou était connu des locaux pour se cacher dans les falaises de Bouilland, aux côtés de chouettes hulotte. Une nuit à la belle étoile sur les falaises nous ont permis de confirmer les dires des locaux : le hibou a chanté toute la nuit, accompagné par le chant des chouettes.
La vie à Bouilland m’offrait l’opportunité d’une réelle reconnexion avec la nature. Le quotidien sedentarisé et urbain des villes dans lesquelles j’ai l’habitude de vivre était à cet instant loin de moi. Pour une fois, l’aventure n’était plus cloisonnée aux vacances et trouvaient place partout. Nous courrions sur les falaises devant chez Antonin, relevions des pièges photos et mangions dehors à chaque fois que le soleil nous en donnait l’opportunité. Un rêve en somme !
Partie 3 : Dans le Vercors sauvage
Nous avons terminé le mois par une semaine dans le Vercors, sur les traces d’animaux sauvages. Lou et Max, deux amis d’Antonin, nous ont accueilli quelques jours. Avec Max et Antonin, nous sommes allés au Col de l’Arc. Au sommet nous attendait une splendide vue sur le Massif des Écrins.
Après deux jours dans la région, Lou et Max souhaitaient nous faire découvrir le Vercors plus en profondeur. À la tombée de la nuit nous sommes allés dans une grotte et avons passé la nuit dedans. Le pic-nic à la lueur des bougies et la nuit bercée par un silence absolue m’ont laissé un souvenir indélébile.
Pour finir le mois dignement nous avons marché deux jours sur le Plateau d’Ambelle. Nous souhaitions observer la vie sauvage du Vercors. Au programme : du soleil, des photos, quelques vautours fauves, un couple de grands corbeaux, une vingtaine de chamois observés le premier jour et une quarantaine de biches le deuxième. La photographie animalière est un art qui requière autant de patience que de passion. C’est ce que les jours passés avec le photographe Antonin Charbouillot m’ont appris.
J’ai profité de ces deux jours d’itinérance pour photographier Antonin.
Avant de quitter Lou et Max, nous avons fait une soirée feu de camp près de chez eux. Sous la lune brillaient nos flammes. Puis l’on s’est endormi près du feu, bercé par la chaleur, la lumière de la Lune et les cris des chouettes hulotte.
À notre retour en Bourgogne, nous avons passé une dernière nuit sur les falaises. Cette fois, le hibou n’a pas chanté. Il n’y eu pas de dernière mélodie avant le grand départ. La fin de l’aventure retentissait silencieusement. Le lendemain à la gare de Beaune, à l’endroit où j’avais retrouvé un photographe et maître de stage un mois plus tôt, j’ai cette fois quitté un ami.