La Via Algarviana


Durant trois semaines, j’ai parcouru seul les Algarves, de l’océan Atlantique à la frontière Espagnole, par la via Algarviana. Un long voyage au cœur de montagnes délicates.

La via Algarviana, répertoriée comme étant le GR13 portugais, étale 300 kilomètres de sentiers du cap Saint-Vincent à Alcoutim (ou inversement selon le sens de circulation choisi).

Départ du cap Saint-Vincent dans la lumière blanche des après-midi encore très ensoleillés de ce mois d’octobre. Les balises guideront les prochaines semaines de mon existence.

Les premiers jours, je traverse des campagnes mouchetées de maisons blanches et de troupeaux. Dans cette région du sud-ouest du Portugal, les chiens qui gardent les troupeaux se montrent parfois menaçant avec les randonneurs. Il vaut mieux garder ses distances et parfois faire des détours pour contourner les troupeaux.

À mesure que je progresse vers l’est, mes pas me mènent vers les Algarves, le relief modéré et leur forêts de pins ombragées. 

L’automne se fait parfois sentir lorsque la brume s’écrase dans les forêts d’altitude.

La randonnée oscille de villages pittoresques en promontoires et vallées désertes. Le parfait compromis pour jouir des jours de silence avec le sac plein des rations collectées dans les quelques villages qui ponctuent la monotonie des jours de solitude.

Certains villages témoignent d’une époque où l’influence andalouse s’entendait jusque dans le sud du Portugal. L’art urbain moderne révère ces cet âge d’or arabe.

Trois semaines dans ces territoires ont un goût d’éternité. Car l’inlassable répétition des paysages est une partition dont on se lasse autant que l’on s’attache. S’il n’y avait pas eu Justine qui m’attendait ailleurs, j’aurais pu vouer une vie entière à la contemplation de ces pentes lumineuses.

Aux abords d’Alcoutim, la lumière éclabousse une dernière fois ma tente.